Jean-Baptiste THIBAULT a épousé Louise COUE le 29 avril 1863 à Antigny, en Vendée.
Les jeunes époux ont quasiment le même âge, 29 ans pour lui, 28 ans pour elle, et habitent tous deux à Antigny. Jean-Baptiste est bordier, Louise domestique. En parcourant leur acte de mariage, je m'interroge sur leur rencontre. Habitant tous deux dans la même ville, il est possible qu'ils se connaissent depuis un moment. Si tel est vraiment le cas, pourquoi ne se sont-ils pas mariés plus tôt ? Quelle est donc l'histoire de ce couple ? Louise COUE est une enfant du pays, née à Antigny le 11 novembre 1834.
Les premières années de sa vie, Louise les passe avec ses parents, Pierre COUE et Louise FERRET, tous deux journaliers. On peut la retrouver par exemple dans le recensement de 1836, où elle n'est alors âgée que de 19 mois.
Fille aînée, elle ne reste pas longtemps la seule enfant. La famille s'agrandit rapidement : son frère Jacques vient au monde en 1837 et sa sœur Marie en 1840. Les enfants grandissent, je les retrouve en 1841, habitant toujours tous ensemble en famille. Pourtant, la petite Louise ne profite pas longtemps du foyer familial. En 1846, alors que Françoise Augustine est venue agrandir la fratrie depuis maintenant quatre ans, Louise ne vit quant à elle plus au domicile familial. Agée de seulement 12 ans, elle est employée comme domestique au domicile de la famille BAZIREAU.
Au fil des années, sa situation ne varie guère, hormis le nom de ses employeurs. En 1851, elle est âgée de 16 ans et est domestique chez les MALVAUD. En 1856, alors qu'elle fête cette année là ses 22 ans, elle a à nouveau changé d'employeur et donc de foyer. La voici maintenant au service de la famille CLOCHARD.
Puis vient le recensement de 1861. A 26 ans, Louise est toujours célibataire. Elle n'a pas changé de métier et travaille à présent au domicile de la famille BAZIREAU, comme en 1846 à ses débuts. Parmi les autres domestiques, apparaissent alors Jean-Baptiste THIBAULT, 27 ans, et son frère Joseph, 20 ans. Est-ce là, en travaillant pour la même famille, que Louise et Jean-Baptiste se sont rencontrés pour la première fois ? Ou peut-être se connaissaient-ils avant ?
Je ne peux à ce stade là être sûre que d'une chose, les futurs époux se connaissaient déjà en 1861, soit deux ans avant leur mariage. Jean-Baptiste lui, n'est pas né à Antigny comme Louise, mais juste à côté, à Vouvant. Né le 6 juin 1833 de l'union de Joseph THIBAULT et de Louise ROY, je ne retrouve pourtant pas de trace d'eux pendant les premières années de vie de Jean-Baptiste, que ce soit à Vouvant ou à Antigny. En 1841, les archives font mention d'un Jean-Baptiste THIBAULT, domestique à Antigny. Mais aucune information autre que son nom n'est révélée, ne me permettant pas d'être certaine que ce soit bien le Jean-Baptiste que je recherche. Il disparaît d'ailleurs des recensements par la suite, du moins jusqu'à cette fameuse année 1861 où nos deux futurs mariés sont recensés au sein du même foyer en tant que domestiques. Rien ne me permet jusque là de savoir si Jean-Baptiste et Louise se connaissaient avant 1861. Pourtant, au fil de mes recherches, un détail m'interpelle : En 1841, le maire d'Antigny, n'est autre qu'un homme répondant au nom de… Jean-Baptiste THIBAULT. Au vue de l'année, ce ne peut pas être notre futur marié. D'autant plus qu'il apparaît comme étant le maire d'Antigny lors de la naissance des enfants de Pierre COUE et Louise FERRET. Mais il pourrait s'agir d'un membre de sa famille. Détail troublant, monsieur le maire habite à Antigny avec son épouse… Marie Aimée COUE. Et si les deux familles se connaissaient plus que je ne le pensais ?
Je tiens là ma prochaine piste à suivre pour les semaines à venir ! Au moment de leur mariage en 1863, Louise travaille toujours en tant que domestique, travail qui lui a certainement permis de financer sa dot. Comme vu dans l'article A comme Age au mariage, il est fréquent pour les jeunes femmes de l'époque de travailler afin de pouvoir financer leur mariage. Cela pouvait ainsi retarder le passage à l'église, ce qui expliquerait l'âge de Louise lorsqu'elle s'est mariée. Jean-Baptiste lui n'est plus domestique au moment où il épouse Louise. Il est devenu bordier. Très vite, Louise donne naissance à François-Ferdinand, dès le 15 juin 1863 : S'étant mariés à peine quelques semaines plus tôt, le 29 avril 1863, on peut se demander si le mariage n'est pas du en partie à la naissance imminente de François-Ferdinand. Une promesse de mariage est d'ailleurs actée le 19 avril 1863. Les deux jeunes gens auraient-ils attendu avant de se marier si Louise n'était pas tombée enceinte ? En tous cas, la famille ne tarde pas à continuer de s'agrandir : Joseph vient au monde en 1864. La famille vit alors avec la mère et l'un des frères de Jean-Baptiste : Louise ROY et Joseph THIBAULT (que l'on avait croisé sur le recensement de 1861, domestique au côté de son frère et de sa future belle-sœur. Il est d'ailleurs l'un des témoins à leur mariage. En 1863, il est toujours domestique). Puis viennent les naissances de Baptiste en 1867, Henri-Louis en 1869, Henri en 1871, Marie en 1875 et Henriette en 1877 (les enfants ont chacun plusieurs prénoms qui leur sont donnés à la naissance, je note ici celui sous lequel ils apparaissent dans les recensements).
Joseph, quant à lui, se marie en 1872 avec Estelle BOUILLAUD. Ensemble, ils ont plusieurs enfants : Louise en 1873, Auguste en 1875, Noémie en 1879. Au fil des années et des naissances, les deux frères THIBAULT, leurs épouses, leurs enfants ainsi que leur mère continuent de vivre ensemble au sein du même foyer. Les cousins et cousines grandissent ensemble. Les plus jeunes sont très proches en âge, comme par exemple Marie (la fille de Jean-Baptiste THIBAULT et Louise COUE) et Auguste (le fils de Joseph THIBAULT et Estelle BOUILLAUD), nés tous deux en 1875, Marie le 2 janvier et Auguste le 17 mars. Forcément, la maisonnée doit se remplir de voix d'enfants et de vie, regroupant parfois jusqu'à treize personnes. En 1881, le fils de Jean-Baptiste et Louise, Joseph, a 17 ans et est à son tour domestique, comme ses parents avant lui. Ces derniers vivent toujours avec Joseph, le frère de Jean-Baptiste et sa famille ainsi qu'avec la mère de Jean-Baptiste, âgée à présent de 75 ans.
Le 26 juin 1894, François-Ferdinand (le fils de Jean-Baptiste et Louise) épouse Antoinette Marie Rosalie Geneviève AUGUSTE. La profession des époux ? Lui est domestique et elle servante. Puis, le 1er février 1910, c'est au tour de Joseph de se marier. Il exerce alors la profession de domestique cultivateur, tout comme son frère Henri, marié quelques jours avant, le 25 janvier de la même année.
Domestique, une histoire de famille ?
A SUIVRE… (la suite avec le W, un peu de patience, ça arrivera bientôt !)
Edition d'Emilie
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